« Django Unchained »

 « Django Unchained » de Quentin Tarantino

 http://www.youtube.com/watch?v=ECGED_Ly6Ec   

Django ( Jamie Foxx ) est un esclave noir parmi tant d’autres en Amérique deux ans avant la guerre de Sécession ( donc 1859 ). Il est acheté par le docteur King Schultz ( Christoph Waltz ) officiellement dentiste mais en réalité chasseur de prime. Celui-ci demande à Django de le conduire à ses ex-propriétaires, les frères Brittle, dont la tête a été mise à prix. Il lui promet en échange de lui rendre sa liberté, ainsi qu’une partie de la récompense reçue. Bien-entendu, Django accepte sans hésiter.

L’opération menée avec succès, le docteur demande à Django ce qu’il veut faire de sa liberté et de son argent, Django explique qu’il veut retrouver sa femme, Broomhilda ( Kerry Washington ), dont il a été séparé suite à sa vente. Suite à quoi, Schultz et Django s’allient et partent alors la retrouver, ce qui les conduira jusqu’à la plantation de Calvin Cadie ( Leonardo DiCaprio ), un riche propriétaire francophile très cruel et passionné par « le combat de nègre ».

Comme toujours, Quentin Tarantino joue encore avec les codes et les symboles pour créer un univers presque parodique. En effet le réalisateur l’avait déjà fait dans certains autres de ses films comme Pulp Fiction, où on reconnaît le style du Comics (bande-dessinée américaine), ou encore Kill Bill où cette fois ci il s’agit du Manga (bande-dessinée japonaise). Dans Django, Tarantino carricature les Western-spaghetti*. Il va même jusqu’à en faire référence dans une scène dans laquelle on entend une musique virtuose : le Requiem de Verdi, compositeur italien. On peut donc voir ça comme un clin d’oeil de la part du réalisateur.

 * Dans les années soixante, l’industrie du cinéma italienne s’est enflammée ( d’où le nom sarcastique ) et a alors créé à la pelle des films d’un sous genre de western, créant des stars comme Sergio Leone ou Sergio Corbucci. Ce type de film est en lui même une révolution puisqu’il créé un nouveau type de personnage. Ici le cow-boy sera souvent alcoolique, sale, misogyne et cruel. Le principe de l’antihéros est rafraîchissant puisqu’il change l’image du gentil cow-boy galant et bien rasé en un homme beaucoup plus crédible.

 Mon opinion :

Ce film est un chef-d’oeuvre ! C’était un défi de faire un film de 2h45 pendant lequel on ne s’ennuie pas un instant et c’est gagné !

On jubile tout le long de l’évolution du personnage principal, et certains moments sont jouissifs, surtout si on a un esprit vindicatif comme celui de Django. La bande son est excellente et très variée. Encore une fois on retrouve un trait de Tarantino qui soigne toujours la musique de ses films.

Le choix des acteurs est parfait, il nous permet de voir que Leonardo DiCaprio n’est pas juste un homme au physique facile mais il est un grand acteur (il est montré avec des dents très jaunes,incarne un personnage méchant et répugnant, ce qui n’est pas forcément dans ses habitudes).

Au delà du coté ludique et récréatif, c’est un film très dur, certaines scènes sont d’une très grande violence mais c’est tout à son honneur. L’histoire des noirs n’est pas très présente dans le cinéma quand on enlève une poignée de films sur l’Apartheid, je pense que ça fait du bien au grand publique de voir ce qu’était l’esclavage de façon réaliste.

Une des grandes qualités du film et justement cette mixité des sentiments éprouvés tout le long !

On passe des rires ( la scène des « sacs » fait beaucoup parler d’elle ) aux larmes en passant par la « rage » puis finalement on reste sur une impression émouvante et heureuse.

 

 Jeanne Quidu-Tudela

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